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Doc Holliday, le il y a 4 années et 1 mois.
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Au soir de la Saint Sylvestre, le compositeur-interprète français Jean-Michel Jarre a donné un concert virtuel pour célébrer la nouvelle année. Retransmis en direct à la télévision, l’évènement se déroulait dans une réplique 3D de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et pouvait également être suivi de l’intérieur en réalité virtuelle grâce à la start-up Vrroom. Mondialement connu pour ses compositions de musique électronique dont il est un des apôtres, cette performance a été l’occasion pour l’artiste de présenter de nouvelles versions de ses plus célèbres titres (Oxygene, Equinoxe), mais aussi des morceaux extraits de son dernier album « Electronica ».
Pour beaucoup d’entre nous ce spectacle a résonné comme un écho à la scène Démo des années 80-90, et ce pour deux raisons. D’abord parce que JMJ nous y livre ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire de la musique électronique, la même qu’il a offerte au monde dés l’apparition des premiers synthétiseurs et échantillonneurs, à la charnière des années 70 et 80. Celle-là même qui a résonné aux oreilles de toute une génération de jeunes « geeks » des années 80, et qui ont découvert qu’avec l’apparition des ordinateurs grand-public modernes (les C64, Amstrad CPC, Atari St puis surtout l’Amiga) ils pouvaient composer de la musique similaire.
Ensuite parce que les mélodies ainsi obtenues se joignaient à des effets visuels que codeurs et graphistes, tout aussi jeunes et passionnés, extirpaient des entrailles des micro-ordinateurs de l’époque, autant pour démontrer leur talent que pour mettre en lumière les capacités de leur machine de prédilection. Dans les ‘cracktros’, puis dans les ‘démos’, les productions de ces ‘demomakers’ étaient hypnotiques : polygones simples en 3D fil-de-fer ou surface pleine ou encore texturés, sphères à points, rouleaux de couleurs, dégradés, plasmas, etc … tout contribuait à émerveiller le spectateur. Or, dans la plus illustre cathédrale de France, le soir du réveillon, ce sont des effets semblables qui ont illuminé et magnifié l’édifice plusieurs fois centenaire. Entre ses colonnes élancées, et s’élevant jusqu’aux croisées d’ogives, un festival de formes et de couleurs a accompagné les mélodies tantôt « planantes », tantôt « trance », ou encore « new age » que JMJ jouait en direct.
Ainsi la boucle est bouclée. Ce spectacle apparaît aux yeux de tout admirateur de la scène-démo des années 80-90 comme un hommage en retour de la part du plus réputé des compositeurs français en activité. Pour parvenir à un tel résultat, des dizaines de techniciens, mais aussi d’artistes designers, tous spécialistes des technologies numériques, et particulièrement de la réalité virtuelle, ont été mis à contribution. C’est sous la direction créative de Vincent Masson que tout ce petit monde a pu réitérer l’exploit (en l’améliorant encore) déjà accompli en juin dernier lors de la fête de la musique, pour le précédent show de JMJ : « Alone Together« .
Il y a trente ans, JMJ intitulait son Best Of : « Images ». Il y écrivait en guise d’introduction : « La musique c’est la vibration des images qu’on a dans la tête […] son élaboration a toujours été pour moi proche d’une mise en scène de sons, d’une construction de paysages sonores … » Avec ce spectacle qui fusionne musiques électroniques et abstractions visuelles, l’artiste a réalisé son projet le plus abouti, celui qu’il ambitionnait depuis toujours.
Welcome to the other side est disponible depuis le premier janvier en replay sur YouTube. A consommer sans modération.
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