Heart of the Alien ECS/RTG (2016 DTA)

Tu as un original d’Another World !? Heureux homme …

Il fait partie des jeux que je vénère, et dont j’aurais tant aimé acheter la version commerciale. Je rêve aussi de Monkey Island, Battle Squadron, ou de The Settlers en version boîte. Mais quand je vois les prix qu’en demandent les vendeurs sur Internet …

Pour l’anecdote, Another World avec le niveau supplémentaire avait été « offert » en version Amiga dans Amiga Forever à une époque (je l’avais d’ailleurs refait à ce moment sur Amiga version normale, version « lost level » et sur DS).

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/me adore ce jeu qu’il refait de temps à autre (sur n’importe quelle plateforme d’ailleurs).

Je viens de refaire le « Lost level » d’Another World. C’est la première fois que je le fais sur Amiga. Ayant su, il y a longtemps, que les versions consoles avaient un niveau supplémentaire, et étant fan du jeu depuis sa sortie en 1991, j’avais lancé des émulateurs pour tester les versions 16 bits. La Super Nes étant constituée d’un processeur principal inférieur au 68 000 Motorola, le jeu est injouable. Les fameux co-processeurs de la 16 bits de Nintendo ne lui sont d’aucun secours car Eric Chahi avait conçu son jeu pour l’A500 et calibré les animations pour le processeur 7 Mhz de celui-ci. Celui de la super Nes ne faisant pas le poids tout bouge au ralenti et le héros mets des plombes à réagir. Par contre, la Megadrive disposant strictement du même processeur que l’Amiga 500, le jeu tourne impeccablement dessus. Et c’est là que j’ai pu parcourir la version « longue » du jeu.

Honnêtement, ce niveau n’apporte pas grand-chose. il est même assez complexe à comprendre, et nécessite de nombreux essais avant d’en voir le bout. Passée le plaisir de la découverte, il m’a plutôt agacé.

Au même moment, j’avais enchainé avec « Heart of the Alien » sur Mega-CD (via émulateur). Quelle déception : c’est juste une rallonge du premier jeu qui ne se justifie guère. Eric Chahi n’a participé qu’à l’élaboration de la présentation qui montre les passages ou notre ami Alien était séparé de Lester. Il y a des passages durs à comprendre, et des incohérences de gameplay. Je ne l’ai même pas terminé.

En Bref : Another World is the best. Eric Chahi est divinisé depuis 1991 dans mon esprit. Inutile de dire que j’ai longtemps attendu Heart of Darkness et que je suis fier de l’avoir (cette fois) en version boîte.

Merci à toi, Aladin, pour tes infos et ton lien vers le site officiel d’Another World. Du coup, ayant appris que le version Mega CD du jeu disposait d’une bande-son différente de la version disquette, mais signée Jean-François Freitas (auteur original des musiques d’Another World) je me suis relancé l’émulateur Sega pour ouïr ça de mes propres oreilles.

En effet, les moments de silence parfois longs, qui nous faisaient nous sentir encore plus seuls lors des séquences d’exploration, sont cette fois accompagnées de lancinantes mélopées, qui ne brisent absolument pas l’atmosphère du jeu, mais la renforcent. J’aime beaucoup. Je vais refaire le jeu en entier pour tout entendre (et aussi parce que … je l’adore). Par contre les bruitages de cette version CD restent les mêmes que la version Mega-Drive. Sur ce point c’est la version Amiga la meilleure. La puce audio « Paula » avait, il faut bien le dire, environ dix ans d’avance sur la concurrence. Il suffit de comparer le rugissement de la « bête », ou les paroles que les aliens prononcent, entre les différentes versions d’Another World, pour s’en apercevoir.

Puisque j’y étais, je me suis refait une petite partie d’Heart of the Alien (version Mega CD aussi, j’ai pas réussi à lancer le portage Amiga). La technique employée ressemble à celle d’Eric Chahi, mais ça n’en est pas. Plutôt que d’utilise des polygones, les cut-scenes semblent êtres des simples animations Deluxe-Paint, bien moins fluides et aux mouvements des protagonistes bien moins naturels que dans AW. Les décors ressemblent aussi à ceux d’AW, mais sont plus brouillons. L’histoire : dans AW il n’y en avait pas vraiment, mais on savait qu’on voulait quitter les lieux le plus vite possible pour s’en sortir vivant. Ces envies instinctives de fuir cette cité-prison, et d’aider notre compagnon de cellule, n’avaient pas besoin d’explication. On sentait ça viscéralement, comme un réflexe naturel. Dans HOTA on ne sait pas ce qu’on fait, ou on va, ni pourquoi. Tout ce qu’on sait en commençant la partie c’est qu’on retourne dans le dédale de couloirs peuplé de garde du premier jeu ! Ils sont sado-maso ou quoi ? Plutôt qu’une suite, j’aurais préféré le projet de Eric Chahi (malheureusement rejeté par Interplay) de jouer une aventure parallèle au premier jeu, dans la peau de l’autre personnage. Et j’aurais aussi préféré la fin pleine d’espoir du premier jeu, laissant la porte ouverte à l’imagination du joueur qui ne sait pas vers où partent les deux compagnons, si ce n’est vers un « Autre monde ».

Hé ben non justement. C’était ce qu’il voulait faire, mais Interplay n’a gardé ses idées que pour la présentation du jeu (assez longue du coup). HOTA commence après que nos héros aient enfin réussi à échapper aux gardes. Du coup on se demande franchement pourquoi dés le début du jeu, ils retournent (cette fois de leur plein grès) dans la cité. C’est absurde. Ils ont eu tellement de mal à s’en sortir vivants.

Mais ce n’est pas tout. L’idée d’un fouet comme arme pour l’ami Alien est bonne, mais s’il est vrai que c’est amusant de s’en servir une fois ou deux pour s’agripper à un truc surplombant un ravin pour franchir celui-ci (façon Indiana Jones), ce fouet s’utilise surtout … comme un pistolet ! Oui, vous avez bien lu. Son mode d’utilisation est identique au pistolet trouvé par Lester dans le premier jeu : vous tirez avec, créez des boucliers et lancez des décharges pour briser les portes !?§%&

Non mais regardez-moi ça : Vous brandissez votre fouet enroulé devant vous, et Pan ! ça envoi une décharge !  C’est pas ridicule ça ?

Sinon, pour les mélomanes, voici la partition de Jean-François Freitas pour la version CD d’Another World.

Je sais c’est court, mais on s’y croirait.

@ Jim : C’est pas faux non plus. J’avais l’habitude du silence pesant lorsque l’on arrive dans « l’autre monde ». Cela nous faisait nous sentir encore plus seul et coupé de tout.

D’ailleurs, à propos de silence, j’en profite pour appeler que Lester n’a aucun moyen de communiquer avec son compagnon de cellule (il parle même pas anglais). Du coup je ne vois pas comment ils auraient pu échafauder un plan dans Heart of the alien pour faire des actions combinées. Ce jeu est vraiment bancal. Dommage que Chahi n’ait pas été aux commandes. Il en aurait été tout autrement.